Christian DECUGIS, Président du Comité Local des Pêches

  • Création : 26 mai 2008

Concernant les prud’homies, un peu d’historique, elles existent en méditerranée depuis le 20ème siècle et celle de St Raphaël a été crée en 1911 sur le modèle de la prud’homie de Marseille. Issue des communautés de métiers du Moyen Age, cette vénérable institution a traversé les siècles, c’est une organisation professionnelle patronale et consulaire dotée d’un fonctionnement associatif. Les statuts des prud’homies sont régis par le décret d’état du 19 novembre 1859.

Agroligne : Bonjour M. DECUGIS, pouvez-vous nous présenter la Prud’homie de pêche de Saint-Raphaël : son fonctionnement et son intérêt en méditerranée ?

M. Christian Decugis : Bonjour je me présente Christian Decugis, patron pêcheur à St Raphaël depuis 28 ans, j’ai pratiqué différents métiers : filets, palangres, lignes, casiers. Je suis premier prud’homme depuis 7 ans.

La Prud’homie exerce une activité réglementaire juridictionnel, disciplinaire, de gestion et de représentation liée à l’exercice de la pêche professionnelle dans les eaux dépendants de sa juridiction. Le bureau de la prud’homie de St Raphaël se compose de trois prud’hommes. Il y a 30 pêcheurs qui travaillent sur une zone de 50 kilomètres de côtes jusqu’à la limite des eaux territoriales françaises.

L’intérêt des prud’homies est la réaction très rapide à tout problème de pêche et de gestion de la ressource se présentant car les décisions sont prises à la majorité des pêcheurs et applicables immédiatement. A titre d’exemple la prud’homie de St Raphaël, suivant un principe de précaution a créée la plus grande réserve de pêche intégrale de France Continentale.

Agroligne : En quoi la prud’homie se distingue t-elle des autres pêcheries de l’Union Européenne. Ce modèle serait-il applicable aux pays de l’Afrique du Nord ?

M. Christian Decugis : La situation de la prud’homie est différente de celle qui caractérise les pêcheries de l’UE :
- Loin d’être pléthorique la communauté est de taille modeste.
- L’activité de pêche n’est pas confrontée à un vide réglementaire comme cela est le cas dans certain pays, au contraire les dispositifs réglementaires sont nombreux et se succèdent depuis longtemps.
- La pression exercée par la pêche professionnelle composée uniquement de petit métiers est raisonnable et adaptée aux capacités du territoire maritime.
- L’expérience de gestion prud’homale expérimentée depuis plusieurs siècles a fait ses preuves dans le temps, elle est reconnue comme étant actuellement « la forme d’organisation de la pêche la plus élaborée du bassin méditerranéen » (Etude F.Eral : rapport de la visite scientifique réalisée à Rome du 15juilllet 2000 au 15 janvier 2001 pour la FAO).
- L’état relativement bon de la faune, de la flore atteste de l’efficacité de cette gestion et ce malgré la pression conjointe et croissante des activités nautiques et de la pêche de loisir.

Et pour répondre, à votre seconde question, il me semble en effet possible d’installer un tel mode de gestion dans les autres pays de la Méditerranée et notamment dans les pays de l’Afrique du Nord.

Intégralité de l’interview dans le Magazine Agroligne N°63...

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