Cette croissance en fait aujourd'hui le troisième exportateur mondial (13 % des exportations mondiales en moyenne entre 2000 et 2005) derrière les Etats-Unis (37 %) et l'Asie centrale (17 %) et demain peut-être le deuxième devant cette dernière.

La Chine et l'Asie du Sud et de l'Est, bien que produisant elles-mêmes la moitié du coton mondial, absorbent l'essentiel des exportations mondiales pour alimenter leurs usines les plus compétitives dans le secteur textile et celui des vêtements. Longtemps destiné au marché européen, le coton africain est ainsi vendu à 80 % aux pays asiatiques alors qu'en 2004, l'Union européenne, longtemps le principal débouché de l'Afrique, n'en achetait plus que 14 %. Avec la fin des Accords textiles et vêtements (Atv), cette tendance devrait encore s'accentuer. La Chine qui, à elle seule, consomme près de la moitié des exportations d'Afrique de l'Ouest en dépend donc pour faire tourner son industrie. De nouvelles donnes qui font aujourd'hui des cotonculteurs d'Afrique des interlocuteurs de poids qui peuvent influer sur les négociations internationales. Ce qu'ont prouvé les négociations dans le cadre du Cycle de Doha sur les subventions agricoles.

A l'heure actuelle, si tous les pays producteurs de la région parlaient d'une seule voix, ils pourraient donc faire valoir leurs intérêts en tant que troisième exportateur mondial. Face aux défis du marché mondial, l'avenir est à 'une politique cotonnière commune', selon le Club du Sahel et de l'Afrique de l'OuestWal Fadjri (Dakar)