Le S.O.S des conserveurs de poisson

  • Création : 16 juillet 2007
Déficit gravissime de la matière première. Manque à gagner de 550 millions de DH à l'export.

«La situation est alarmante», laisse tomber d'emblée Majid Joundy, vice-président de l'Union nationale des industries de la conserve de poissons (Unicop). Elle a pour seule et unique origine le manque d'approvisionnement en matière première. A mi-parcours de la campagne, les usines n'ont traité que moins de 120.000 tonnes de poissons. Au final, le manque à gagner atteindrait selon les estimations les plus optimistes quelque 50.000 tonnes. «Ce déficit de production équivaut à un manque à gagner à l'exportation d'environ 550 millions de dirhams», précise Joundy. Et, c'est aussi 20 millions de dirhams, en rouge pour les employés. Plus préoccupant encore pour la profession, est le risque de ne pas pouvoir honorer les engagements pris avec la clientèle étrangère. «Les contrats passés en début d'année ne seront probablement pas satisfaits si la situation n'évolue pas favorablement», s'inquiète pour sa part Mohamed El Jamali, président de l'Unicop. Pour le moment, est-il indiqué, les conserveurs puisent dans les stocks pour livrer la clientèle traditionnelle.
Pourtant, ce n'est pas la ressource qui fait défaut. «Ce sont les moyens de la pêche côtière qui sont archaïques», martèle Joundy. Pour preuve, fait-il remarquer, les bateaux qui opèrent dans la même pêcherie mais pour d'autres utilisations, ne chôment pas. Et leurs cales ne désemplissent pas non plus.
«Il faut dire aussi que l'Institut national de recherche halieutique ne prête pas main forte aux chalutiers de pêche côtière, en leur fournissant les éléments d'information nécessaires à leur activité», regrette Joundy. L'idéal est d'assurer la modernisation de cette flotte. Seulement, le processus s'annonce laborieux et de longue haleine. « En attendant, l'outil de transformation dont la capacité installée est de l'ordre de 500 à 600.000 tonnes/an a un besoin urgent de travailler», souligne Joundy. Jusqu'à présent cette capacité n'a été utilisée qu'à hauteur de 50%, traitant bon an mal an 300 à 350.000 tonnes. Aujourd'hui, même ce niveau de fonctionnement se trouve menacé. C'est pourquoi la profession demande le recours à l'affrètement limité dans le temps et pour des quantités également restreintes. Avec à la clé « un engagement ferme de la profession pour l'achat de la totalité des débarquements du poisson de la flotte côtière», rassure Majid Joundi. C'est entre autres la proposition qui sera étudiée le 18 juillet à Safi par l'assemblée générale de l'Unicop. A l'appui de leur proposition, les professionnels indiquent que la pêche doit répondre à deux logiques : Le rapatriement de devises ou la création à terre d'emplois et de valeur ajoutée. Or, l'industrie de la conserve satisfait aux deux objectifs à la fois.

Carte de visite
L'UNION nationale des industries de la conserve de poissons regroupe 43 unités actives totalisant une capacité de traitement de 500 à 600.000 tonnes. Cette capacité n'a jamais fonctionné à plein régime. Tout au plus elle tourne, selon les années, entre 40 à 50%. La branche de conserves traite essentiellement la sardine et dans une moindre proportion les anchois et le maquereau. Avec un tonnage export moyen de 120.000 tonnes, la conserve de sardine place le Maroc au premier rang des exportateurs mondiaux. Cette industrie assure 21.000 emplois entre permanents et saisonniers et génère un chiffre d'affaires export variant entre 2,5 et 3,5 milliards de dirhams.

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