L'importation de génisses freinée par la lourdeur des procédures

  • Création : 2 août 2005
Au lieu des 30 000 têtes annuelles prévues, le Maroc en importera à peine 3 000 en 2005. Les éleveurs réclament davantage de souplesse...

 

Autorisées depuis fin 2004, après quatre ans de suspension, les premières importations de génisses n'ont finalement pu avoir lieu que quatre mois après, soit en avril dernier. A ce rythme-là, et selon les professionnels, il sera difficile d'atteindre l'objectif de 30 000 génisses importées par an en vue de reconstituer le cheptel dont la diminution concomitante, ces trois dernières années, avec la période de basse lactation, avait entraîné une tension sur le marché du lait au cours du mois de Ramadan. Les industriels laitiers tablent donc, en raison de la mise en place de procédures jugées plutôt complexes, sur l'importation de 3 000 génisses pour cette première année.

Pour l'instant, seules les génisses en provenance de France sont autorisées à l'importation

Depuis la levée d'interdiction, les importations de génisses se font selon un cahier des charges précis établi par le ministère de l'Agriculture, fixant l'âge, la race et la provenance de l'animal. Les génisses doivent être de race laitière et âgées de 30 mois au maximum. Elles ne peuvent provenir que de pays ayant assuré un suivi vétérinaire strict et qui ont opté pour la suppression des farines animales. Ces conditions sont fixées pour protéger le cheptel marocain contre l'ESB (maladie de la vache folle). C'est avec l'apparition de cette épidémie, rappelons-le, que le Maroc avait interdit, en 2000, l'importation de génisses.
Notons que pour le moment, seules les génisses en provenance de France sont autorisées à l'importation. L'autorisation pourrait être élargie à d'autres pays prochainement.

Par ailleurs, le cahier des charges stipule que seuls les éleveurs agréés peuvent importer des génisses. Les demandes d'agrément sont déposées auprès des ORMVA (Offices régionaux de la mise en valeur agricole) et des DPA (Directions provinciales de l'agriculture). Une commission technique inspecte ensuite les étables pour vérifier les conditions d'hygiène avant de donner une réponse aux éleveurs. Tout ce dispositif, on le comprend, consiste à assurer un système de traçabilité permettant d'identifier l'origine d'un problème éventuel.

Y a-t-il là un excès de précaution ? Plutôt une lourdeur du circuit. Selon un importateur privé, dépositaire de 175 coopératives françaises, «les services du ministère tardent à donner une suite aux demandes qui leur sont soumises. Résultat: nous avons environ 700 demandes qui n'ont toujours pas été satisfaites». Ces lenteurs administratives sont invoquées par un autre opérateur qui indique n'avoir importé que 200 génisses depuis la levée de l'interdiction. Contacté par La Vie éco, le ministère de l'Agriculture n'avait pas, à l'heure où nous mettions sous presse, donné suite à nos appels. Quoi qu'il en soit, les professionnels appellent à une plus grande souplesse des procédures.
A signaler que les deux premières opérations d'importation ont été effectuées par la Centrale laitière en avril et juin 2005. Elles portent sur 750 bêtes importées de France et vendues à 75 éleveurs, dans les régions de Doukkala, Chaouia et Tadla. Soit les zones approvisionnant l'entreprise en lait. Pour sa dernière opération, la Centrale laitière a centralisé environ 500 agréments qu'elle a soumis à l'administration afin d'obtenir l'autorisation d'importation. Suite à quoi une commission technique (Centrale laitière et 3 éleveurs) a fait le déplacement en France pour procéder à la sélection sur place des génisses. Tout ce circuit prend une vingtaine de jours environ, assure-t-on. «Cette opération n'est pas commerciale mais vise plutôt à fidéliser nos éleveurs, d'une part, et à reconstituer le cheptel, d'autre part », dit-on à la Centrale laitière. Les génisses ont été cédées au prix de 17 500 DH, à des conditions avantageuses: crédit sur 18 mois avec 3 mois de différé. «Le remboursement se fait en nature, c'est-à-dire que les éleveurs nous paient en lait au lieu de l'argent», explique un responsable de la Centrale laitière. En août, la filiale du groupe Ona prévoit l'importation de 400 autres génisses.  

Source la vie économique

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