Au goût du Brazilian Beef

  • Création : 26 juin 2006
Les exportateurs brésiliens de viande bovine misent sur le marché algérien.

Le Brazilian Beef s'invite en Algérie. Pays où l'on consomme la viande bovine en grandes quantités.

Dimanche soir, à la faveur d'un churrasco, barbecue, à l'hôtel sheraton, sur la côte ouest d'Alger, l'Association brésilienne des industries exportatrices de viande de boeuf (ABIEC) a fait, sans protocole et avec art, du marketing. Elle a réuni importateurs et exportateurs. L'occasion pour l'ambassadeur Sergio França Danese d'évoquer "l'excellence" brésilienne qui, selon lui, n'est pas l'apanage des footballeurs et des musiciens. "Elle est aussi un trait de plus en plus distinctif de notre vie économique, de nos institutions, de nos centres de recherches, de nombre de nos entreprises qui sont parmi les plus compétitives à l'échelle internationale", a-t-il déclaré lors d'un toast, pendant le diner auquel était convié, entre autres, Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères. En avril 2006, le chef de diplomatie algérienne a rendu visite au Brésil, deux mois après celle du président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva en Algérie. Les deux pays sont signataires d'un accord sur la coopération technique dans le domaine de l'agriculture. Selon l'ambassadeur, le Brésil entend être une option valable dans différents volets de partenariat avec l'Algérie. "Grâce à la maîtrise de la technologie et de la recherche scientifique, le Brésil est devenu une puissance de l'agroalimentaire et un grand exportateur de servise de construction, de technologie et de biens industriels", a appuyé Sergio França Danese qui semble maitriser les ressorts de la diplomatie économique .

C'est simple: l'Algérie, qui figure parmi les 80 pays qui importent la viande bovine brésilienne, est satisfaite, selon l'ambassadeur. D'où l'enthousiasme de l'ABIEC, qui regroupe 69 entreprises et qui est basée à Sao Paulo, à encourager l'intérêt algérien pour ce produit qui a commencé en 2003 avec la crise de la viande chère du Ramadhan. Depuis cette date, les importations algériennes ne cessent d'augmenter avec une moyenne de 50 000t/an. Pour ces derniers mois de 2006, le pays a acheté presque 23 000t de viande brésilienne. Les experts de l'ABIEC précisent qu'il s'agit de viande congelée désossée.

Un DVD a été distribué aux invités présents, à l'intérieur duquel  le processus hallal d'abattage de bovins est expliqué. L'entreprise Cabal, détenue par l'Egyptien Mohamed Hocine Al Zoghbi, est un leader au Brésil dans l'adoption du rite islamique dans l'abattage. Les Egyptiens, aidés par les Amiratis et les Saoudiens, oeuvrent, depuis le fin des années 1980, pour le respect de ce rite afin de "booster" les exportations vers l'Afrique du Nord et le Moyen Orient. Les Brésiliens veulent surmonter le handicap créé par la fièvre aphteuse, en 2005, et qui a conduit à l'arrêt des exportations.

UNE VIANDE DANS 176 PAYS

L'Algérie a repris l'importation de la viande brésilienne à la fin mars 2006. Un responsable à la sécurité alimentaire a assuré, dimanche soir, que le risque de maladie a été éradiqué et que le processus de vaccination a été bien suivi. La viande destinée aux marchés extérieurs provient, selon lui, de zones déclarées indemnes de fièvre aphteuse (les bovins brésiliens sont élevés en général dans des pâturages qui s'étalent sur 220 millions d'hectares). "Notre boeuf organique fait l'objet d'un contrôle de qualité sévère, tout au long de la chaîne de production, pour offrir une viande différenciée, dont tous ceux qui se soucient de la saveur, mais aussi de la sécurité alimentaire, peuvent être rassurés", a déclaré Sergio França. L'Algérie et le Brésil sont signataires d'un protocole d'entente de cinq ans relatif à la sécurité sanitaire et phytosanitaire de produits d'origine animale et végétale. Le Brésil est soumis au système HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Points) de sécurité alimentaire. Les responsables de l'ABIEC aiment souligner que l'UE, qui achète presque 24% de la viande brésilienne, est exigeante en matière de normes de qualité et d'hygiène. L'intérêt du Brésil pour les exportations de viande a débuté en 1997. Quatre ans après, le gouvernement a créé le ministère de l'Agriculture et de l'Elevage.

Le ministre de l'époque, Macus Vinicius Pratini de Moraes, dirige l'ABIEC, qui existe depuis 1979, depuis 2003.

Presqu'un tiersdes exportations mondiales de viande bovine est d'origine brésilienne. Avec 204 millions de têtes (19% du cheptel mondial), le Brésil connaît la croissance la plus rapide en matière d'élevage. De 1996 à 2004, le cheptel de ce pays a augmenté de 2,7%, laissant loin derrière l'Argentine avec - 0,7% et les Etats Unis avec -0,9%. En 2005, le Brésil est arrivé en tête des exportateurs mondiaux de viande bovine. Il précède l'Australie, l'Argentine, le Canada, La Nouvelle Zélande, les Etats Unis et l'UE.

L'Algérie est le troisième pays arabe, après l'Egypte et l'Arabie Saoudite, à importer la viande brésilienne. Maigre et sans hormone, cette viande est présente dans 176 pays. Elle concurrence, en termes de qualité et même de prix, celle de l'Argentine, de l'Australie, des USA et de l'UE. D'où la guerre commercioale que mène le Brésil, dans le cadre du groupe des pays émergents, avec l'OMC et les pays du Nord.

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