Du côté des agrumes, bonne note pour la clémentine. Quant à l'orange, la campagne ne commence que ce mois-ci. La clémentine est particulièrement écoulée sur les marchés hors Union européenne, dits à contrats, comme le Canada, la Russie et les pays de l'Europe du Nord. Elle bénéficie, auprès de ces pays, d'un certain crédit de sympathie, fruit de l'effort de communication engagé dans les années antérieures. Ainsi, le losange «Maroc» est synonyme de qualité, affirme-t-on chez les professionnels.

Mais, bien qu'ils soient de qualité meilleure, les produits marocains font face à une concurrence espagnole des plus rudes sur le marché UE. Cette dernière bénéficie d'un effet de proximité incontestable qui lui permet de répondre aux exigences des centrales d'achats des grandes surfaces en temps réduit et régulier des livraisons.
En effet, elles passent souvent commande la veille pour être livrées le lendemain. De plus, la régularité est un atout majeur à faire valoir auprès de ces centrales. De fait, les Espagnols bénéficient d'un avantage comparatif que le coût bas de la main-d'œuvre marocaine ne peut pas remettre en cause.
Néanmoins, des pays moins proches de l'Europe que le Maroc arrivent tout de même à livrer dans des délais réduits. C'est le cas notamment d'Israël, dont les produits ne mettent pas plus de 24 à 48h pour être sur le marché européen. En effet, les Israéliens ont recours à des lignes de bateaux rapides.
A ce niveau, les professionnels marocains ont encore des efforts à faire pour rendre leur organisation logistique plus performante. Un outil logistique efficace, conjugué à une image de marque de qualité, rendrait les légumes et agrumes marocains encore plus difficiles à concurrencer.

Baisse imminente
Selon les professionnels, la consommation locale constitue une part importante de leur marché. Elle est de l'ordre de 50 à 55%. Néanmoins, les producteurs déplorent l'écart important qui existe entre le prix de vente à la source et le prix que supporte le consommateur final. Ainsi, le kilo d'orange vendu 1 DH «sortie champ» est payé 3 à 3,5 DH sur les marchés. Plusieurs facteurs conduisent à ce résultat, la multiplicité des intermédiaires, notamment. La baisse des prix des fruits et légumes, il en a été question le 30 janvier, lors d'une réunion entre le gouvernement et la Fédération marocaine des marchés de gros. Ces derniers ont assuré prendre les mesures nécessaires pour procéder à une baisse dans les prochains jours.

Source : L'économiste