Production et marchés du lait bio, des logiques spécifiques

  • Création : 15 février 2015

L’agriculture biologique répond aux enjeux de performances tant socio-économiques qu’écologiques et les marchés des produits laitiers bio se développent. Dans un contexte de fortes pressions sur les marchés et prix du lait conventionnel, Lait Bio de France tient à expliquer pourquoi le prix du lait bio ne doit pas suivre la tendance du lait conventionnel.

Les marchés bio sont porteurs et une pénurie de lait bio est à venir Aujourd’hui, les marchés bio sont dynamiques partout en Europe. En France, l’évolution des ventes - entre le 3ième trimestre 2014 et la même période 2013- progresse pour l’ensemble des produits laitiers bio jusqu’à 12,2% pour la crème fraîche et 8,1% pour le fromage. Sur la même période, la production française a progressé de moins de 8 %. Cette augmentation est due à un climat annuel exceptionnellement lactogène, mais augmenter les volumes de lait bio disponibles pour les filières passe très largement par des conversions. Au vu du faible nombre de celles-ci, nous risquons d'assister à une pénurie de lait bio dans quelques mois. La pyramide des âges laisse également entrevoir des départs à la retraite de plus en plus nombreux. Or, LBF craint qu'il y ait danger à frustrer ce marché demandeur ; peut-on prendre le risque de manquer le train ?

Chez nos voisins européens les conversions sont aussi timides. Enfin, le prix du lait bio en Allemagne, indicateur dans la construction du prix du lait bio français, est d’ailleurs annoncé stable pour 2015 (0,15 €/litre de plus que le prix du lait conventionnel). « Produire plus, pour gagner plus » n’est pas la devise en Bio Les éleveurs laitiers bio avec nombre de leurs partenaires construisent un autre modèle de la production à la commercialisation. Ils cherchent à répondre à des préoccupations de long terme, de santé de la terre et des hommes. Cette performance plurielle résultant de l’équilibre entre les intérêts économiques, sociaux et environnementaux implique une gestion des fermes dans leur globalité, avec une bonne articulation entre les ressources végétales et animales. L’autonomie alimentaire, par exemple, apporte de l’efficacité économique à une production à forte valeur environnementale et sociale. Maintenir ces équilibres n’est pas possible dans des logiques de concentration déraisonnable. Un litre de lait bio doit pouvoir être payé à sa juste valeur, quels que soient les volumes réalisés sur une exploitation car, en bio, il est illusoire d'envisager maintenir le revenu des producteurs par la concentration de la production si le prix devait baisser.

1 litre de lait Bio est plus cher à produire qu’1 litre de lait conventionnel. La prise en compte des dimensions environnementales et sociales réglementaires de la bio, entraîne des coûts de production « élevés ». Le coût de production moyen du lait biologique des fermes suivies par l’institut de l’élevage (calculé sur des fermes bio performantes et non sur la moyenne) est de 713 € en montagne et 614 € en plaine en 2012. Dans ce calcul, le coût du travail est valorisé à 1,5 SMIC bruts ce qui ne permet pas une rémunération au SMIC horaire de la grande majorité des chefs d’exploitation vu le temps passé par ceux-ci pour la conduite de leur ferme. Cette même année 2012, en moyenne les éleveurs laitiers bio étaient payés (base lait standard : 38 g de MG et 32 g de MP) 408,40 € les 1000 litres (source FAM). Le prix moyen payé aux producteurs bio a depuis augmenté (419 € en 2013, même source).

Le prix du lait bio doit donc se maintenir et même augmenter pour rémunérer correctement les éleveurs laitiers bio et donner envie à d’autres de les rejoindre. en lien avec les exigences.

Plus d'infos: www.fnab.org

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