N°116⎟Avril - Juin 2022⎟Matière premières alimentaires : la flambée

  • Création : 12 juin 2022

Alors que tout le monde misait sur la reprise de l’économie mondiale après deux longues années de pandémie, voilà que la menace d’un ralentissement de l’activité refait surface avec le conflit russo-ukrainien. Un conflit qui pèse avec son lourd impact sur l’industrie agroalimentaire.

Dès les premiers jours de cette crise, l’effet s’est ressenti avec la flambée des cours des matières premières alimentaires déstabilisant ainsi les marchés et aggravant également l'insécurité alimentaire déjà rehaussée depuis le début de la pandémie.

Et pour cause, la Russie et l’Ukraine comptent parmi les plus grands producteurs de produits agricoles dans le monde. Les deux pays étant des exportateurs nets de matières premières, ils jouent un rôle crucial dans l’approvisionnement mondial de denrée alimentaire et d’engrais.

Cette concentration des approvisionnements mondiaux dans une poignée de pays expose donc aujourd’hui les marchés de ces matières premières à d’importante volatilité. Et c’est le cas depuis fin février avec des pics jamais atteint depuis des années principalement pour le blé, le maïs et les oléagineux. Les filières industrielles versées dans la transformation de ces matières en pâtissent déjà et les prix des produits finaux ont augmenté. Il y a eu même des pénuries dans certains pays dépendant des approvisionnements à partir de la mer noire.

L’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) a déjà lancé l’alerte dans ce cadre.

En effet, selon les estimations de la FAO, la réduction brutale des exportations de céréale et de tournesol en provenance de la région de la mer noire ne sera que partiellement compensée par des origines alternatives au cours de la campagne 2022-2023. La capacité des autres pays à augmenter leur production serait limitée par la hausse des coûts des intrants. Ainsi ce déficit mondial pourrait contribuer à faire flamber les prix des denrées alimentaires et de l’alimentation animale de 8 % à 22 % par rapport à leurs niveaux déjà très élevés.

Si le prix du pétrole reste à des sommets et que la guerre continue d’entraver les exportations de céréales et de tournesol au-delà de la campagne 2022- 2023, l’approvisionnement mondial restera déficitaire. Même si d’autres pays producteurs augmentent leur offre, les prix internationaux resteront à des records.

L’autre risque provient de l’endommagement des infrastructures de transport routiers et maritimes mais aussi de la hausse des tarifs.

Les craintes concernent essentiellement l’augmentation des coûts d’assurance pour les cargos destinés à accoster dans la région de la mer noire. Ce qui se répercutera finalement sur le coût des denrées alimentaires importés.
Donc, au-delà de la menace de l’insécurité alimentaire qui guette plusieurs régions du monde, c’est à tous ces risques que seront exposés à court et à moyen termes les industriels de l’agroalimentaire désormais appelés à s’adapter à un contexte mondial de plus en plus difficile avec cette volatilité des prix qui s’annonce dans la durée. Autant alors réfléchir à des mécanismes susceptibles d’atténuer cet impact sur le processus de production mais aussi sur les prix. Il y va de la disponibilité des produis et de leur accessibilité aux consommateurs.

 

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