Mr. Djamel Chaib Gérant de la société Bio source « La visibilité à l’international est primordiale »

  • Création : 28 avril 2020

Djamel Chaib, 38 ans est le gérant de la société Bio source et membre fondateur et secrétaire général du consortium Plantes à Parfum Aromatiques, Médicinales et Huiles Essentielles (PPAM-HE). Il est également fondateur et membre du bureau exécutif du conseil national interprofessionnel des PPAM et de l’association nationale de la promotion de la gue de barbarie. Considéré comme l’un des principaux acteurs de l’association nationale des produits du terroir, Djamel Chaib est par ailleurs à l’origine de la création de la ferme pédagogique de Zeralda dont il est propriétaire. Notre jeune chef d’entreprise est aussi membre fondateur et associé de la spa BIOPAM.

Agroligne : En préambule, pourriez- vous nous résumer le parcours de l’entreprise ?

Mr. Djamel Chaib : Bio source est une société fondée en 2016 avec pour but de produire et commercialiser en grandes quantités les huiles essentielles et végétales et quelques plantes médicinales. Au cours de cette période, la société Bio source s’est positionnée en plusieurs acteurs dans la chaine de valeurs des PPAM.En Amont et en aval, nous sommes dans la production des plants de pépinière, dans la production agricole des PPAM tels que la sauge, géranium, Lemon grasse et bigaradierdans la Mitidja (Blida, Tipaza, Alger et Ain De a). Nous avonstrois unités de production et de transformation des huiles essentielles à Blida, Tipaza et Zeralda. Notre entreprise ambitionne de redonner à l’Algérie sa réputation d’antan dans ce domaine. Une réputation perdue depuis plus de 50 ans. L’Algérie était pour rappel le premier producteur et troisième exportateurs des PPAM dans le monde. Il y avait même une direction au ministère de l’agriculture dédiée àcette lière.

Pourquoi le choix d'un tel secteur ?

Mon histoire avec les PPAM a commencé lorsque j’avais 16 ans. Pendant les vacances, mon père cherchait à m’occuper.Ainsi, il avait réussi à me placer chez un euriste à Hydra en face de la pharmacie où il travaillait. Le patron euristem’envoyait souvent cueillir des rameaux de pistachier,lentisque pour rafraîchir l'eau des seaux des roses et de composer des bouquets avec. Les senteurs et les saveurs des plantes aromatiques de la forêt du Paradou, me faisaient rêver chaque matin. J’étais toujours attaché à la nature et ses senteurs. En 1999, j’ai réussi à ouvrir ma première boutique de vente de fleurs. Quelques années après, en 2003 je me suis intéressé àl’huile de pépins de gue de barbarie alors que nos voisinsmarocains venaient à peine de commencer à travailler pour sa valorisation. En Algérie, on ne connaissait pas les vertus de cette plante. En 2004, j’ai entrepris une ancienne distillerie à Tipaza qui était à l’arrêt, mais malheureusement ce n’était pas encore le moment. Après plusieurs tentativesde redémarrage, j’ai échoué à relever ce dé face à toutesles contraintes et les obstacles rencontrés sur le terrain. Ensuite, je me suis converti à l’agriculture et j’ai commencé àplanter la gue de barbarie et quelque plante en bio.

Quelle place justement pour les produits bio ?

J’estime que l’agriculture bio est non seulement l’avenir de la santé de l’humanité mais surtout un très bon argument pour pénétrer le marché international parce que l’agriculture conventionnelle est mise en cause à cause des traitements chimiques non raisonnés avec tout leur impact sur la santé humaine. Ces ajouts détruisent surtout la mère nourricière qui est la terre. Donc, je pense que c’est une force de maintien et de frappe permanente et durable. En effet, la véritable raison qui m’a poussé à créer la ferme pédagogique de Zeralda et d’inculquer et de développer tout ce qui est en rapport avec l’agriculture biologique et les produits du terroir dont les huiles essentielles.

Qu’en est -il des contraintes sur le terrain ?

Dieu merci, les temps ont changé, l’intérêt pour les PPAM ne fait qu’augmenter. Cette lière ne cesse de croître.Cependant, de nombreuses contraintes persistent malgré la volonté de l’administration qui donne de l’importance àcette lière. Si les pouvoirs publics veulent se tourner versd’autres secteurs en dehors des hydrocarbures comme l’agriculture, il y a lieu de revoir les lois archaïques qui s’opposent au développent économique et durable de notre pays. Nos voisins l’ont fait et ils ont réussi à engranger des recettes en devises pour leur pays.

Comment booster alors le développement de cette filière ?

Je pense que pour booster cette lière, il faut quel’administration change de politique de subventions. Au lieude subventionner directement les acteurs de cette lière, ilfaudrait accorder en fonction des résultats. Autrement dit, établir des contrats de performance. D’abord travailler et montrer qu’on donne de la valeur ajoutée après ouvrir droit à l’aide. Ainsi, les opportunistes choisiront autre chose que le secteur des PPAM. Je pense aussi que la création de coopérative est très importante aussi, c’est l’undes moteurs de développement les plus ef caces.

Pensez-vous à investir le marché de l’exportation ?

Pour l’export, nous avons déjà commencé à faire quelques tentatives comme par exemple la France et les Etats Unis d’Amérique (USA), prochainement le Qatar, le Mexique et le Canada. J’ai participé à plusieurs salons en France, aux USA, au Qatar, au Maroc, en Tunisie et en Allemagne. Prochainement, ce sera aux Emirates et au Sénégal. Cela pour dire que la visibilité à l’international est primordiale.

Quels sont les points qui font aujourd’hui la erté de Biosource ?

Bio source a fortement contribué au programme du ministère de l’agriculture pour la plantation des arbres. Nous sommes les seuls à avoir assuré un million d’arbres pour ce programme d’un arbre pour chaque citoyen c’est-à-dire 43 millions d’arbres. Les espèces que nous avons offertes (le cèdre de l’atlas, le cyprès, le pin d’Alep, bigaradier et opuntia), entrent toutes dans la catégorie des arbres aromatiques et médicinales. Elles ont été destinées à Oran, Tizi Ouzou, M’Sila, Boumerdes, Illizi, Tissemsilt (parc national Thneyet El Had). Tous ces efforts parce qu’on travaille dans l’éthique et pour le développement durable. Nous avons par ailleurs participé à deux reprises à la Bio Trade, la conférence internationale bio étique à Paris. Et c’est à cette occasion que le premier contrat algérien de commerce équitable a été signé entre Bio Source et deux coopératives de la femme rurale de la wilaya d’El Taref sur l’huile du pistachier lentisque.

Comment se présentent les perspectives pour votre entreprise ?

Petit à petit l'oiseau fait son nid et après j’espère voir les oisillons grandir est prendre leur envol. Ça sera le fruit de toutes ces années de combat. Mon souhait est de voir l’Algérie premier producteur et exportateur des plantes à parfum, aromatiques et médicinales et des huiles essentielles et végétales. J’espère que dans les prochaines années, mon entreprise sera pionnière et leader dans ce secteur. Je travaille dans un domaine que j’estime très durable et surtout très étique donc on ne peut que réussir si on bosse sérieusement.

Entretien illustré disponible en lien sur le numéro magazine agroligne N°113 page 18 : https://www.agroligne.com/IMG/pdf/agroligne%20N°113_web.pdf

 

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