M. Ahmed  Lebrihi, Professeur de microbiologie à l'ENSA - Toulouse

Agroligne: Pouvez-vous nous présenter l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse (ENSAT)?

M. Lebrihi : Fondée en 1909 par Paul Sabatier, Prix Nobel de Chimie, l'Institut Agricole de Toulouse s'installe avenue de Muret en 1948 et devient l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse.
En 1970, l'ENSAT participe à la création de l'Institut National Polytechnique de Toulouse. Actuellement, deuxième école française par le nombre d'ingénieurs agronomes formés annuellement, l'ENSAT a un cursus de formation ingénieurs qui s'inscrit dans la logique d'harmonisation européenne des cursus
(3/5/8) et de semestrialisation.

Le projet d'établissement s'appuie sur les objectifs suivants:
• qualité et diversité du recrutement des étudiants (classes préparatoires aux Grandes Ecoles, filières universitaires et technologiques, Cycle Préparatoire Polytechnique),
• acquisition d'une formation généraliste appropriée au premier
emploi,
• articulation permanente enseignement - recherche grâce à un corps enseignant adossé aux équipes de recherche labellisées de l'Ecole,
• utilisation de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication dans la formation,
• internationalisation de la formation: 75% des étudiants effectuent un stage à l'étranger et un quart d'entre eux deux semestres d'étude dans une université étrangère,
• préparation à la vie professionnelle par un stage en exploitation agricole, une initiation à l'ingénierie de projet, un stage découverte en France ou à l'étranger, un projet de fin d'études en France ou à l'étranger, la possibilité d'une année de césure, une forte implication de professionnels dans la formation.

Les spécialisations sont très diversifiées:
• Productions Végétales et Valorisation des Agro-Ressources,
• Biotechnologies végétales,
• Productions Animales, Filières et Qualité des Produits,
• Ingénierie Agronomique et Environnement,
• Gestion, Economie et Communication des Agro- Activités.,
• Industrie agro-alimentaire : innovation et qualité des produits
alimentaires.

Cette formation, pour une grande partie modulaire, correspond
aux attentes des trois grandes branches dans lesquelles officient les agros de Toulouse :
• Agriculture et services à l'agriculture,
• Environnement, développement rural et territoires,
• Production agroalimentaire, qualité sécurité alimentaire et alimentation.
Ce dispositif de formation est étendu à d'autres cursus académiques et professionnalisants (Masters Recherche et Doctorats, Masters professionnels, Diplôme National d'Oenologue, formations continues de courte et de longue durées).

Agroligne: Quelle est l'utilité de vos recherches pour les entreprises?

M. Lebrihi : La sécurité sanitaire des aliments est une préoccupation très forte pour le monde de l'entreprise en agroalimentaire. La présence des mycotoxines dans les produits alimentaires constitue un risque très important pour la santé de l'homme.
Pour gérer la présence des mycotoxines dans ces produits les entreprises doivent multiplier les analyses. Ces analyses coûtent très cher (environ 150/mycotoxine analysée) en plus la présence de la mycotoxine dans le produit constitue une perte sèche pour l'entreprise puisque ce produit ne pourra plus être recyclé. Très
peu de techniques sont disponibles actuellement pour éliminer une mycotoxine présente...

Intégralité de l'interview dans le Magazine N°37