Le MBA Agribusiness, réalisé à Alger par l'IAMM en partenariat avec l'ISGP et le WTCA, est destiné aux dirigeants des entreprises et des Institutions des secteurs agricole et agro-alimentaire. La première promotion, qui a débuté la formation en janvier 2005, est composée de 15 participants. Le voyage d'étude qui s'est déroulé à Montpellier du 11 au 20 mai à permis à la délégation algérienne, pilotée par Monsieur BENCHARIF responsable de cette formation, d'effectuer des visites d'entreprises, de connaître Agropolis et de participer à des Conférences et tables rondes organisées à l'IAMM.

Agroligne : Quel est l'intérêt de la formation ?

"Apprendre autre chose, avoir du recul et surtout une autre vision de l'économie et du management en tant que responsable". Abdelhafid HOUAET, PDG ERIAD

"En tant qu'entreprise du secteur privé, nous avons  pour objectif de développer  un projet de production de viande ovine en Algérie. Il était pour moi  intéressant de découvrir le mode d'organisation en coopérative. Le fonctionnement des coopératives que nous avons visitées  m'a vraiment impressionné. Apparemment, en France cela existe depuis un siècle ; en Algérie nous sommes pratiquement  les précurseurs de cette forme d'organisation.". Mostefa BENSALEM, Directeur Technique AGROSYPA

"Cette formation nous apporte des moyens et des outils pour faire face à la mondialisation actuelle, et affronter la conccurence. Je travaille à l'Office National de Commercialisation des produits Vitivinicoles ; étant donné l'émergence des vins du nouveau monde (Chili, Australie, Afrique du Sud ), nous avons beaucoup de  travail à faire. La formation nous sera certainement très utile, surtout sur le plan organisationnel où beaucoup de progrès restent à réaliser, notamment pour passer à une organisation en coopérative  Nous espérons par ailleurs que le vin algérien va récupérer sa place à l'international, notamment sur le marché français". Watik. BENYOUCEF, Chargé de la viticulture à l'ONCV

"Cette formation c'est une prise de conscience. Nous avons ressentis  que les choses avaient bougé et qu'il etait grand temps pour nous d'avoir  une mise à niveau de nos connaissances. Il nous faut donc apprendre, car il existe un grand décalage  entre ce qui se passe en Algérie et dans le monde". Mostefe EL-AKHDARI, Directeur Technique AGROSYPA

"A Montpellier, nous  effectué des sorties d'études, nous avons visité des unités de productions agricoles et agroalimentaires. Ces études sur le terrain sont très instructives ; cela nous forge ; nous avons pu constater que l'organisation en coopérative était très intéressante, voire inéluctable à l'heure actuelle. Du point de vue théorique, la formation nous donne les outils pour amener nos exploitants à se regrouper et à se préparer à terme à être concurrentiels au moins pour  les produits sur lesquels ils ont des avantages comparatifs". Saida ZOUGGAR, Sous-directrice au Ministère de l'Agriculture et du développement rural

"C'est le contexte actuel qui fait que l'on a besoin de cette remise à niveau, qu'elle soit managériale, technique, ou liée directement à l'équipement, à la production et aux proccess. Face aux mutations économiques, on a senti qu'il était nécessaire de mettre à niveau les outils de production et les équipes dirigeantes au sein des administrations.Le processus de privatisation du gouvernement algérien s'accélère depuis 2003, afin d'être au rendez-vous lors de l'adhésion à l'OMC. A notre niveau nous avons déjà mis en œuvre cette privatisation, puisque l'on fait déjà appel à des opérateurs algériens, mais il y a d'autres filiales concernées par ce processus pour lesquelles il est nécessaire de participer à cette formation". Djamila TAMAZIRT, Directrice Financière ERIAD Alger

"Cette formation est bénéfique pour améliorer nos connaissances. Dès notre retour en Algérie, nous allons  tenter de mettre en place des projets par rapport à tout ce que nous avons  pu voir ici". Bensaid AZZI, Chef de projet, Ministère de l'Agriculture

"Ce matin nous avons suivi une Conférence sur les systèmes agroalimentaires et on s'est rendu compte que chez nous le système agricole n'est pas encore organisé en filières, alors que cette démarche  a été développée en France dans les années  1960. C'est dire tous les efforts qui restent à faire pour combler  le retard en termeS d'approches et d'analyse. Il convient de prévoir des actions de formation à tous les niveaux, depuis les agriculteurs, jusqu'aux cadres des administrations". Djamila TAMAZILT, Directrice Financière

"Cette formation  nous est très utile pour suivre le long processus de réforme actuellement engagé dans notre pays. Pour nous, la réforme d'un système passe obligatoirement par la réforme des acteurs qui le composent, et donc par la formation et le perfectionnement". M. Chérif  KADRI, Chargé du commerce extérieur de l'OAIC

"Cette formation permet aux cadres algériens de s'imprégner d'approches qui sont nouvelles pour eux, (coopératives, mouvement associatif, travail en réseau, systèmes et filières  agroalimentaires...), mais qui sont utilisées dans les pays de la rive Nord. Cela doit nous permettre à nous « acteurs de l'économie en Algérie » de faire évoluer les choses et de se mettre au diapason de ce qui se passe dans le monde, pour évoluer et permettre à notre économie de se développer". Boualem LAZREG, Directeur Général de l'ERIAD Bouira

Agroligne :  Comment c'est concrétisée cette formation ?

"Tout le mérite concernant cette formation revient à l'Institut Agronomique Méditerranéen (IAM). J'étais déjà venue en 2000 à Montpellier, avec une délégation de tous les dirigeants d'entreprises publiques algériennes de l'agroalimentaire pour préparer cette formation. Cela a pris du temps depuis l'année 2000 ; et je tiens à souligner que si cette formation a enfin vu le jour, c'est grâce à la ténacité de l'IAM et particulièrement de M. Bencharif". Djamila TAMAZILT, Directrice Financière

"Je tiens à remercier tous les enseignants de l'IAM, les personnes que nous avons rencontrées à Agropolis, dans les unités de production et dans les coopératives, ainsi que les responsables régionaux qui nous ont permis de prendre connaissance de ce qui se passe à  Montpellier et dans cette région. Je les remercie chaleureusement pour cet accueil et nous comptons les revoir chez nous. L'objectif de ce voyage d'étude et de se rencontrer et de tisser des relations pour l'avenir". Boualem LAZREG, Directeur Général de l'ERIAD Bouira

Agroligne : Et Montpellier, c'est comment ?

"Montpellier est une ville très attachante, je connais d'autres villes françaises, mais ici ce n'est pas la même chose.  Elle ne donne pas l'impression d'être surpeuplée, il n' y a pas trop de circulation, par rapport à certaines villes. Puis question nature et climat, nous ne sommes pas trop dépaysés.". Saida ZOUGGAR, Sous-directrice au Ministère de l'Agriculture et du développement rural

"Montpellier est une très belle ville, très attachante et ce qui m'a émerveillée c'est la générosité de la verdure, et les espaces du centre ville. En 2000, je n'avais pas eu l'occasion de bien connaître la Région, notre séjour s'est passé entre l'IAM et Agropolis. Cette fois, en plus des Institutions de formation et de recherche , nous avons pu visiter des exploitations agricoles, des unités de production à Marseille ainsi qu'une boulangerie industrielle à Tarascon ; cela nous a permis de voir du pays". Djamila TAMAZIRT, Directrice Financière ERIAD Alger

"Montpellier est une ville très agréable. Je profite de cette occasion pour remercier M. Bencharif et tous les responsables de l'IAM pour leur accueil chaleureux". Abdelhafid HOUAET, PDG ERIAD

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Allocution de Monsieur BENCHARIF, Enseignant chercheur CIHEAM/IAMM et initiateur du MBA Agribusiness

Agroligne : Votre initiative est saluée par tous. Pourquoi avoir décidé de créer et de maintenir cette formation, malgré les difficultés rencontrées ?

C'est un long processus qui a débuté les premières années de la décennie 1990, par la réalisation de  projets conjoints. C'est ainsi que le programme de coopération « Stratégies des Entreprises de la Filière des Céréales en Algérie, et partenariat Nord-Sud » (SEFCA), initié en partenariat IAMM / ENIAL , avec la participation des entreprises ERIAD comprenait, parmi d'autres actions, la réalisation un module de Management agro-industriel dans les économies en transition » qui s'est concrétisé par la publication d'un manuel. La deuxième étape a été celle d'une coopération de l'IAMM avec les Fonds de Participation, et notamment le Holding Public Agro-Alimentaire de Base, avec lequel nous avons réalisé plusieurs actions de formation destinées aux cadres supérieurs des entreprises agro-alimentaires. Au cours de l'année 2000, nous avons organisé à Montpellier un atelier de travail qui a réuni une vingtaine de dirigeants et dont l'objectif principal était de valider les programmes de formation « middle management » et « top management ».

Après la dissolution des Holdings ; il nous est apparu important d'assurer la pérennité du processus et de valoriser les premières expériences. La préservation de la mémoire a toujours été un des points faibles des projets de coopération internationale ; souvent des actions ponctuelles très intéressantes n'ont eu aucune suite, et on repart à chaque fois à zéro.

Pour répondre directement à votre question ; je vous dirais que j'ai justement  toujours bataillé pour assurer une continuité dans l'action ; même si les institutions meurent il faut continuer avec d'autres ; et c'est ce que nous avons entrepris en partenariat  avec l'ISGP et  le World Trade Center. L'autre motivation qui m'a guidée est la conviction que ce type de formation spécialisée est devenue indispensable . En Algérie, il existe un grand nombre de formations en Management, le plus souvent de très bonne qualité. Par contre, très peu de formations sont orientées vers un secteur particulier ; or le secteur agro-alimentaire est très spécifique et le management des organisations dans ce domaine exige des connaissances particulières qui ne peuvent être acquises que par une formation bien orientée et appliquée aux secteurs qui touchent directement l'alimentation.