Rabah MOUSSAOUI, Directeur Général de l'Entreprise Portuaire de Béjaïa.

  • Création : 17 décembre 2007

L’histoire du port de Béjaïa, c’est bien plus que l’accueil des navires en provenance des quatre coins du monde. Depuis son existence, qui remonte à l’époque Phénicienne où il fût installé le comptoir punique, le port de Béjaïa a su s’adapter aux mutations internationales et se développer. Derrière tous les succès, on retrouve un nombre innombrable de personnes qui, grâce à leur compétence et leur dévouement, ont su hisser cette entreprise qui constitue un important moteur économique pour la région. C’est ainsi que s’est écrite son histoire et c’est de cette façon que s’exprimera son futur.

Agroligne : Bonjour M. MOUSSAOUI, pouvez-vous nous parler du positionnement du port de Béjaïa ?

M. Rabah  MOUSSAOUI : Le port de Béjaïa est un port mixte, à savoir un port pétrolier et un port de marchandises générales.
Au niveau du trafic de pétrole brut et condensat, le port se positionne à la 3ème place en Algérie, après les ports d'Arzew et de Skikda.
D'un point de vue des marchandises générales, on a traité, en 2007, environ 5,5 millions de tonnes. C'est un trafic qui évolue chaque année, et qui fait de Béjaïa le deuxième port d'Algérie avec plus de 24% de part de marché.
Le port de Béjaïa  en terme d'infrastructure est un petit port, mais son efficacité et sa renommée en Algérie, lui permettent de très bien se positionner.
 

Agroligne : Quel est le trafic en produits agricoles et agroalimentaires au niveau du port de Béjaïa ?

M. Rabah  MOUSSAOUI : Nous estimons le flux de produits agricoles et agroalimentaires à environ  60% du flux général du port marchand de Béjaïa.
Le trafic céréalier qui constitue près de 41% des importations de marchandises générales, et dans lequel Béjaïa est numéro un du marché, représente un trafic très porteur, car le port de Béjaïa a la capacité d'accueillir les grands navires céréaliers. Il s'appuie pour cela sur une excellente accessibilité nautique et un outillage performant.
Les autres produits transitant par le port de Béjaïa sont essentiellement le bois et les produits sidérurgiques. Ils représentent quant à eux, 30% du trafic du port marchand.
Le port de Béjaïa est également le seul port en Algérie à posséder un terminal à conteneurs. Ce terminal est exploité par une nouvelle entité, Béjaïa Mediterranean Terminal (BMT), issue d'une joint-venture entre l'EPB et le singapourien PORTEK. Ce terminal dispose de 02 portiques de quai (45 tonnes de capacité pour le chargement et le déchargement des conteneurs), ainsi que de 05 portiques sur pneus RTG (pour l'entreposage des boites). Il est également équipé de 500 connections pour les conteneurs frigorifiques. Sa capacité annuelle peut atteindre les 250.000 EVP.
Nous pouvons également signaler que nous avons un taux de croissance en conteneurs qui est de l'ordre de 45 % pour le premier semestre 2007.

Agroligne : Vous travaillez essentiellement sur de l'import ou sur de l'export ?

M. Rabah  MOUSSAOUI : L'exportation en terme de marchandises générales est très faible.
Elle se limite à quelques produits (le liège, les huiles), qui sont essentiellement destinés à l'Italie et à la France. Le gros des exportations, soit environ 99% concerne l'exportation du pétrole brut. Nous travaillons donc essentiellement sur des importations, qui proviennent d'un peu partout : de France, des USA...

Agroligne : Et la Chine ?

M. Rabah  MOUSSAOUI : Pour la chine, il ne s'agit pas d'importations directes, ce sont des conteneurs qui transitent par des ports européens (espagnols, français, italiens). Nous n'avons pas encore de ligne directe entre la Chine et Béjaïa.

Agroligne : Quelles sont les stratégies à court et moyen terme du port de Béjaïa ?

M. Rabah  MOUSSAOUI : Nous avons déjà eu une expérience en réalisant le port à conteneurs de Béjaïa et nous souhaitons spécialiser ce port en terminaux. Nous avons des trafics très importants au niveau du port et nous souhaitons réaliser des terminaux spéciaux, comme le terminal à bois.
La remorque est un trafic qui évolue bien en Europe, mais qui est absent en Algérie. Nous sommes donc en train de viser ce trafic, surtout qu'il offre beaucoup d'avantages d'un point de vue des exportations des produits agricoles. Dans cette optique, nous venons de lancer une ligne directe entre le port de Sète (en France) et le port de Béjaïa. C'est un navire ROPAX qui vient tous les dimanches sur le port de Béjaïa et qui va probablement contribuer au développement du trafic des remorques.

Intégralité de l'interview dans le Magazine Agroligne N°60...

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