700 tonnes de pesticides périmés en souffrance

  • Création : 2 décembre 2005
La Banque Mondiale financera un programme d'élimination de ces produits. A moyen terme, le Maroc est condamné à trouver une solution de retraitement
Par région, la plus grande quantité des pesticides périmés se trouve à El Hoceïma, talonnée de près par Oujda et Tiznit. Viennent ensuite Chefchaouen et Settat. Des quantités moindres ont été localisées à Tanger, Rabat, Casablanca, Doukkala-Abda-Chaouia, Marrakech, Tadla, Aïn Taoujdate et Fès. Et encore, ce n'est qu'une estimation sommaire car la quantité exacte n'est pas connue. L'inventaire exhaustif sera fait dans le cadre du programme africain d'élimination des stocks de pesticides périmés (PASP) financé par la Banque Mondiale (BM).

Le Maroc sera le premier pays à bénéficier de cette opération de «nettoyage». La signature de cet accord, dont les négociations ont duré deux ans et demi, est prévue dans les prochaines semaines. «La ratification par le Maroc de la convention de Stockholm lui a permis de bénéficier de l'aide de la Banque Mondiale dans la réalisation de ce projet gigantesque dont on espère beaucoup», souligne Rajae Chafil, directeur de la Surveillance et de la Prévention des risques au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement.

Près de 46 millions de dirhams seront déboursés par la BM pour éliminer les stocks actuels de pesticides périmés (700 tonnes), de leurs résidus (conteneurs et équipements) et des sols gravement contaminés ainsi que pour la mise en place des mesures de prévention. Les quantités rassemblées seront envoyées à l'étranger dans des unités spécialisées pour qu'elles soient détruites. Or, avec les accords internationaux, il deviendra de plus en plus difficile d'exporter ces produits toxiques. Malgré l'intérêt économique, les pays qui disposent des industries de retraitement sont réticents à devenir la «poubelle» de la planète. Ils exigent désormais des pays de départ, un engagement de récupérer les «déchets» inoffensifs. Certains pays ne veulent plus importer le sol contaminé par insecticides. «A l'avenir, le Maroc est condamné à créer un centre de traitement des déchets toxiques et à détruire lui-même les pesticides périmés», note la responsable. Il devra mettre de l'ordre dans la distribution des pesticides qui se fait aujourd'hui de manière peu professionnelle.

Le programme prévoit l'élaboration d'une étude sur l'effet des pesticides périmés sur l'environnement et la santé, c'est-à-dire analyser la quantité présente de ces substances toxiques dans l'air, l'eau, le sol, les fruits et légumes. Il prévoit également la recherche d'alternatives pouvant assurer la même efficacité de lutte. De même, le Maroc doit rationaliser ses importations de pesticides périmés pour ne pas avoir sur les bras un nouveau stock et à ce moment-là, il sera difficile de décrocher un financement.

L'exécution de ce programme sera pilotée par les ministères de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement et de l'Agriculture. Les deux départements ont mené des réunions pour définir les tâches de chacun.

A souligner qu'à côté des 700 tonnes de pesticides périmés, d'autres quantités ont été utilisées causant la contamination des eaux, de denrées alimentaires et de sols. En 2002, près de 3.600 tonnes de sols empoisonnés ont été répertoriées, selon les données de l'Agriculture qui divergent avec d'autres sources.

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