Le Maroc se positionne mieux sur les marchés subsahariens

  • Création : 26 septembre 2006
De 1990 -2004, le montant global des échanges commerciaux avec l'Afrique sub-saharienne s'est élevé à près de 360 millions de dollars

La Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) vient de rendre publique sa récente étude, intitulée Le positionnement économique du Maroc en Afrique : Bilan et perspectives. Cette étude met en exergue le bilan des relations du Maroc avec les pays d'Afrique subsaharienne.

  La coopération économique et commerciale bilatérale a toujours constitué un levier d'action important de la stratégie du Maroc à l'égard de l'Afrique subsaharienne, souligne l'étude.

Et d'ajouter que le Maroc a développé dès les années 60, au lendemain de l'indépendance d'un grand nombre de pays africains, un important maillage d'accords de coopération bilatéraux avec ces pays, de type classique ou à caractère préférentiel. En dehors de l'Afrique du Sud, poursuit la DEPF, les principaux fournisseurs africains du Maroc sont le Gabon et la Côte d'Ivoire, tandis que ses principaux marchés à l'export sont le Sénégal, le Nigeria et la Côte d'Ivoire.

Néanmoins, les échanges commerciaux du Maroc avec les pays africains restent marqués par les mêmes limites que celles qui caractérisent les relations commerciales entre les pays du Sud. Chiffres à l'appui. Sur la période 1990 -2004, le montant global des échanges commerciaux du Maroc avec l'Afrique sub-saharienne s'est élevé, en moyenne annuelle, à près de 360 millions de dollars, soit seulement 2,1% de la valeur totale des échanges extérieurs du Maroc.

Le Maroc se positionne relativement mieux sur les marchés subsahariens que d'autres pays de l'Afrique du Nord, notamment l'Egypte et la Tunisie. Durant la période 1990-2003, les échanges de ces derniers avec les pays de l'Afrique subsaharienne n'ont pas dépassé, en moyenne annuelle, 243 millions de dollars pour l'Egypte et 96 millions de dollars pour la Tunisie.

  Par ailleurs, la structure des échanges reflète celle des avantages comparatifs traditionnels des deux parties. La décomposition des exportations marocaines par produits fait ressortir le poids important des produits agroalimentaires, chimiques, textiles et mécaniques qui ont représenté, en moyenne annuelle entre 1999 et 2003, respectivement 45%, 18%, 15% et 7% du total des exportations marocaines vers cette région. De leur côté, les importations en provenance de ces pays continuent d'être constitué quasi- exclusivement de produits énergétiques (46%) et agroalimentaires (50%).

  La comparaison de l'évolution de la demande d'importation de l'Afrique subsaharienne à l'offre d'exportation marocaine révèle que d'importantes opportunités d'exportations vers cette région existent.

Pour la DEPF, la faiblesse du niveau actuel du commerce avec les partenaires africains s'explique par la faible utilisation par les exportateurs marocains du régime de commerce préférentiel établi avec ces pays (les accords commerciaux et tarifaires), mais également par la faible adaptation de la production nationale aux besoins spécifiques du marché africain.

Dès lors, le marché africain peut s'avérer porteur pour les entreprises exportatrices marocaines pourvu que celles-ci adoptent une stratégie d'adaptation à la demande d'importation de cette région.

Toutefois, compte tenu de la faiblesse du pouvoir d'achat des consommateurs africains, le entreprises marocaines, ciblant le marché africain, devraient privilégier une stratégie de pénétration basée sur des considérations de coûts (Cost leadership) que permettrait le recours à la production de masse de produits de faible ou de moyenne qualité, notamment au niveau de la filière textile et des produits de consommation courante.

  Par ailleurs, il convient de souligner que les opportunités commerciales sur le continent africain peuvent être concrétisées à travers une participation active du Maroc au NEPAD. Le Maroc pourrait alors jouer un rôle important en s'associant à la stratégie de coopération triangulaire, qui consiste à canaliser les fonds d'aide internationaux pour financer des projets d'infrastructure en Afrique et d'en confier la maîtrise d'oeuvre à des prestataires de services marocains, notamment les bureaux d'études, les entreprises de génie civil et autres. Une telle approche apparaît déjà dans les discours tenus par les pouvoirs publics en France, en Espagne et au Maroc qui mettent en exergue la volonté des trois pays à développer une coopération tripartite avec des pays d'Afrique subsaharienne.

La concrétisation de ces opportunités suppose la mise en place d'une stratégie cohérente d'accompagnement des entreprises nationales tant sur les plans institutionnel et informationnel que sur les plans financier et logistique. Cet effort d'accompagnement serait nécessaire pour renforcer l'éligibilité des entreprises nationales, notamment celles de petites et moyenne taille, à prendre part aux projets financés par l'initiative internationale.
En effet, en Afrique subsaharienne, de nombreuses infrastructures sont nécessaires pour désenclaver les zones défavorisées et accroître les échanges économiques. Les infrastructures ont un double rôle à jouer en faveur du développement économique et de la lutte contre la pauvreté. Les industries de réseau (énergie, transport, communication) permettent d'améliorer la compétitivité d'ensemble de l'économie, en stimulant la productivité globale des facteurs. Lorsqu'elles portent sur des services de base dont certains sont considérés comme des besoins fondamentaux (accès à l'eau, assainissement), elles contribuent indirectement à réduire la pauvreté, indique la DEPF

Source DEPF 

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