Biscuits : note salée pour les amateurs avec la hausse du prix du beurre

  • Création : 8 juin 2007
Pour les amateurs de galettes ou crêpes dentelles la note risque d'être salée: les biscuitiers vont répercuter la hausse de 40% en un an du prix du beurre, due notamment à la fonte des stocks européens de beurre et à la sécheresse frappant Australie et Nouvelle-Zélande.

"Actuellement, la situation est très tendue sur le marché du beurre, en raison notamment d'un déficit de lait un peu partout dans le monde et de la sécheresse qui frappe l'Australie, la Nouvelle-Zélande et dans une moindre mesure les Etats-Unis", explique Christian Taquard, président de la société bretonne Loc Maria (crêpes dentelle les Gavottes, galettes de Pleyben). "Négocié il y a peu de temps 3 euros le kilo, le beurre vaut aujourd'hui 4 euros, soit une hausse de 40% en un an", poursuit M. Taquard qui, à l'instar de ses confrères, a été surpris par cette envolée. Et cette flambée devrait perdurer voire s'accentuer au second semestre car les "légendaires" stocks européens de beurre (record en 1986 avec 1,28 million de tonnes) ont fondu ces dernières années, Bruxelles ayant fini par écouler les surplus accumulés. En avril dernier, ces "montagnes" ne s'élevaient plus qu'à 15.500 tonnes contre 98.000 T en avril 2006.

Ces ventes sont intervenues au moment où la production laitière européenne accusait une baisse significative de sa production. "La collecte de lait est en recul de 3 à 4% d'une année sur l'autre, en Allemagne, au Royaume-Uni ou en France, les cours de la viande élevés ayant incité les agriculteurs à envoyer leur cheptel à l'abattoir", précise M. Taquard. Or 22 litres de lait sont nécessaires pour produire un kilo de beurre. En Australie et en Nouvelle-Zélande, les vaches font la "grève" du lait, n'ayant que peu d'herbe à brouter en raison de la sécheresse. "Il faut que l'herbe repousse rapidement en Océanie, sinon nous allons être confrontés à une pénurie sévère de beurre qui renchérira de manière spectaculaire le prix des pâtisseries et des gâteaux secs. Des petites PME auront du mal à affronter cette crise", prédit M. Taquard.

"Les prix des galettes ou des crêpes vont augmenter de 7 à 10% dans les prochaines semaines, le beurre étant la seule matière grasse autorisée en France pour fabriquer d'authentiques galettes bretonnes (18%), quatre-quarts (25%) ou gâteaux bretons (33%)", déclare de son côté Jean-Loup Allain, secrétaire général du syndicat des biscuitiers.

"Utiliser l'huile de palme ne serait pas plus rentable car le prix de ce corps gras a augmenté de 46% en un an", ajoute-t-il. La pizza a aussi sa part de responsabilité dans la crise que traverse le marché du beurre : d'importantes quantités de matières grasses lactiques sont utilisées pour la confection de la mozzarella, au détriment du beurre.
  
"Enfin la suppression, le 1er mai, après plusieurs années de diminution des aides européennes à l'incorporation de beurre dans la fabrication de gâteaux, n'a fait que rajouter à la confusion", constate M. Allain. Avec l'aide européenne, de multiples PME bretonnes, normandes ou vendéennes ont exploité de vieilles recettes de gâteaux dont la notoriété a largement dépassé les frontières de l'Hexagone.

Loc Maria, célèbre depuis 15 ans pour ses crêpes dentelle "Gavottes" fabrique chaque année plus de 500 millions d'unités de cette friandise, dont 18 à 20% sont exportées dans une trentaine de pays, Japon et Etats-Unis en tête. Le groupe qui fabrique également les galettes de Pleyben, cookies et autres spécialités, utilise chaque années 1.500 tonnes de beurre.

Source : www.agrisalon.com

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