Azeddine BAHI, Gestionnaire Administratif de l'Association Rituelle de la Grande Mosquée de Lyon "ARGML"

  • Création : 6 avril 2010

Je suis gestionnaire administratif de l’Association Rituelle de la Grande Mosquée de Lyon (ARGML), qui est en charge du contrôle et de la certification Halal de la Grande Mosquée de Lyon.

Agroligne : Qu’entend-t-on par le terme « halal » ? Quelle définition peut-on lui donner ?

M. Azeddine BAHI : « Halal » définit ce qui est permis en Islam, par opposition à « Haram » qui définit ce qui est interdit, illicite. Ces termes sont utilisés pour tout ce qui régit la vie du musulman.
On appel viande halal (licite) une viande obtenue d’un animal licite du point de vue Islamique (halal) et sain, sacrifié pour Allah le Tout Puissant selon les principes de l’Islam.
Bien entendu il s’agit ensuite d’assurer une procédure de contrôle strict pour qualifier le produit final emballé de « halal » dans la mesure où bien des opérations ont lieu après le sacrifice.

Agroligne : D’où vient cette exigence forte de la communauté musulmane pour consommer uniquement des produits halal ?

M. Azeddine BAHI : La consommation de produit halal est une prescription religieuse, de ce fait, il est important pour un musulman de répondre à cette exigence. Nous constatons d’ailleurs que consommer uniquement des produits halal n’est pas en fonction du niveau de pratique religieuse, mais demeure très important dans le mode de vie du musulman.

Agroligne : A partir de quand le contrôle et la certification des produits halal se sont-ils imposés ?

M. Azeddine BAHI : Dès lors que des volontés de produire des viandes et produits halal se sont manifestées, il nous a paru nécessaire de réglementer ces pratiques du fait de la méconnaissance des industriels que nous devions accompagner, mais également parce que nous considérons que seule une institution religieuse peut se prévaloir de garantir au musulman le caractère licite des produits qui lui sont proposés, dans la mesure où nous sommes dans la dimension du sacré. Une simple traçabilité informatique ne peut suffire à attester du caractère halal des produits.

Agroligne : Comment et par quel mécanisme ce contrôle a t-il pu être mis en place ?

M. Azeddine BAHI : Dans un premier temps, il s’agit de sensibiliser chacun des acteurs de la filière de production sur les principes et les conditions préalables nécessaires à la bonne conduite d’une opération de production halal par un audit préalable (mise en place dispositifs de contention des animaux à bascule et orientation vers la Mecque, chaînes de productions et personnel dédiées au halal, formation et encadrement des sacrificateurs rituels et des opérateurs de production par nos contrôleurs rituels,…). Une fois les conditions réunies, nous pouvons démarrer les opérations de production halal, supervisées par les contrôleurs rituels de l’ARGOL.

Agroligne : Comment les musulmans faisaient-ils par le passé pour trouver des produits halal ?

M. Azeddine BAHI : Par le passé, l’accès aux produit halal était difficile, certains consommateurs sacrifiaient eux-mêmes leurs volailles ou leurs agneaux. Les abattoirs n’étaient pas équipés et ne semblaient pas avoir connaissance de ce besoin latent.

Agroligne : A partir de quand le halal est devenu un label ?

M. Azeddine BAHI : A ce jour, l’appellation halal est malheureusement galvaudée, du fait qu’elle ne bénéficie pas d’une protection juridique officielle. Seuls les organismes de certification halal de qualité peuvent être les garants de la licité rituelle des produits proposés.
La simple mention « halal » sur un produit ne suffit pas au consommateur : une garantie crédible doit être apportée par un organisme de certification halal.

Retrouvez l’intégralité de l’article dans le magazine Agroligne n°73...

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