Alimentation Animale : jusqu'où iront les innovations des industriels du petfood pour répondre aux nouvelles tendances de consommation de ce marché ?

  • Création : 23 mars 2015

Les français s’occupent de mieux en mieux de leurs animaux qu’ils considèrent comme un membre à part entière de la famille. Aujourd’hui, rien n’est trop bon pour leurs compagnons. Produits bio, hauts de gamme, healthy, les industriels sont sur tous les fronts pour proposer des produits premium et innovants à l’égal de l’alimentation humaine. ALCIMED, société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés, s’est donc intéressée de près aux grandes tendances du marché du petfood et aux solutions développées par les industriels pour répondre aux nouveaux besoins de ces maîtres.

 Le petfood, un marché qui ne connaît pas la crise

Même en période de crise, les dépenses pour les animaux de compagnie ne cessent d’augmenter. A lui seul, le petfood, dominé à 90 % par la nourriture pour chiens et chats, représente les deux tiers de ces dépenses, avec des marges bien supérieures à celles pour l’alimentation humaine

Avec environ 300 références en hypermarchés, les acteurs du petfood tentent tout pour se distinguer.

« L’innovation et la montée en gamme des produits sont les deux leviers de croissance, tirées par un important niveau de Recherche & Développement et des stratégies d’acquisition. » déclare Anne-Claire Lapie, Responsable de mission chez Alcimed. Les deux leaders du marché, Mars et Nestlé, s’inscrivent ainsi dans cette dynamique. Mars Petcare a investi 110 millions de dollars pour ouvrir son 3ème centre d’innovation et vient d’acquérir la division  « nutrition animale » de Procter & Gamble pour un montant de 2,9 milliards de dollars. En 2013, Nestlé Purina a, quant à lui, investi 30 millions d’euros dans deux nouvelles lignes de production d’aliments pour chats et chiens en France et a acquis Zuke’s, producteur de snacks naturels pour animaux. Face aux géants du petfood, de petits acteurs émergent et proposent également des innovations tels que le régime BARF (nourriture biologiquement appropriée), visant à promouvoir l’alimentation naturelle.

De plus en plus segmentée, l’offre petfood présente des similitudes avec l’alimentation humaine

Présents également dans l’alimentation humaine, les géants du petfood, proposent une offre alimentaire animaux très similaire et qui répond de plus en plus à la multiplicité des profils et des besoins.

En effet, un nombre croissant de maîtres cherche une nouvelle façon de s’occuper de leurs animaux, en les traitant comme des membres de la famille. Ainsi, beaucoup d’entre eux estiment que la nourriture donnée à leurs animaux doit être aussi bonne et saine que celle qu’ils consomment eux-mêmes.

« Comme dans l'alimentation humaine, ce sont les aspects santé et nutrition qui se sont le plus fortement développé ces dernières années pour répondre à l’allongement de la durée de vie de nos animaux de compagnie » poursuit Anne-Claire Lapie.

En début d’année, Purina a ainsi lancé une offre digestion sur Friskies, et de façon générale des recettes ont été développées pour améliorer la santé : peau, pelage, hygiène bucco-dentaire,…

L’embonpoint est également un axe important de développement, puisqu’il touche 40 % des chiens et chats. C’est pourquoi, Mars Pedigree par exemple fait désormais apparaître l'apport calorique par portion et les recommandations journalières sur l'emballage.

La naturalité, qui a été le levier de croissance du marché sur les 10 dernières années, concerne 79 % des nouveaux produits lancés en 2014.

Par ailleurs, le snacking est le segment le plus dynamique du marché et se retrouve par exemple à travers des biscuits cuits au four ou des bâtonnets. De même, les portions individuelles pour chats sont en forte croissance.

Parallèlement à l’alimentation humaine, les animaux ont maintenant accès à une nourriture personnalisée, comme le propose Nestlé Purina avec sa marque Just Right. Il en va de même pour le segment du premium et de la gourmandise qui se développe pour les animaux, avec entre autres, des coffrets traiteur ou « des recettes du chef ».

Une responsabilité éthique davantage affichée par les industriels

Dans la mesure où l’animal de compagnie ne maîtrise pas ce qui lui est donné à manger, les industriels se doivent de fournir des produits à minima nutritionnellement équilibrés et sûrs.

Ainsi, via une directive de 2005, l'Union européenne étend les prescriptions générales sur l’hygiène et la sécurité alimentaire à tous les niveaux de la chaîne de l'alimentation animale, y compris la production primaire, en établissant un système de responsabilité et d'obligations pour les exploitants de ce secteur. Elle indique que les fabricants ne doivent utiliser que des matières premières, des ingrédients et des additifs ne présentant aucun danger pour l’animal. Les contaminants ou les substances indésirables font partie des substances pour lesquelles la vigilance se doit d’être absolue pour garantir le bien-être et la santé de l’animal tout au long de sa vie.

Afin de montrer qu’ils respectent cette éthique, les industriels présentent des engagements voire des certifications au profit des animaux et de leur alimentation. Pedigree établit par exemple, des promesses de respect envers les normes de production, de contrôle qualité, ou de nutrition. La marque Sheba s’engage sur la qualité de ses aliments via l’écolabel MSC, qui s’applique à 85 %[3][3] de ses recettes au poisson. Ce label garantit que les poissons sont issus d’une pêche durable et bien gérée : préservation des stocks de poisson pour les générations futures, respect des habitats et écosystèmes marins, et gestion responsable de la pêcherie.

Les industriels confrontés à certains défis

Outre la stricte législation européenne à respecter, les industriels font face à des défis propres à ce marché : la palatabilité est un facteur clef dans le choix de la nourriture de l’animal. Elle peut parfois être altérée par des facteurs extérieurs et améliorée par des additifs. Des industriels du secteur de la chimie travaillent sur le développement de substances qui permettent d’améliorer l’appétence des aliments pour animaux. Par exemple, Kemin a lancé en 2013 le premier rehausseur de saveur ayant un effet antioxydant, destiné au régime alimentaire animal pauvre en graisse.

D’autres projets Recherche & Développement sont nécessaires pour surmonter des difficultés propres au métabolisme des animaux. En effet, l’estomac des carnivores présente une acidité importante, ce qui rend inefficace certains ingrédients tels que les probiotiques, à moins de les ingérer en gélule ou comprimé.

Même si l’industrie du petfood rencontre certains défis, ceux-ci restent mineurs et s’inscrivent dans le bilan positif d’un marché porteur.

Il répond à une tendance qui est de personnifier son animal de compagnie, en lui proposant des produits premium et innovants auquel le maître a lui-même accès.

Cette tendance se retrouve non seulement dans l’alimentation mais aussi aux niveaux des soins ou des services. Ainsi on découvre qu’il existe des produits de « beauté », des accessoires, des assurances médicales, des psychologues, des chaines de TV, des sites de rencontres, etc…dédiés aux animaux domestiques.

Plus d'info: www.alcimed.com

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