TENDANCES et perspectives de la filière olive

Création : 12 octobre 2023

L’accompagnement de tous les acteurs, pépiniéristes, producteurs, mouliniers, metteurs en marché est dans l’ADN de France Olive et reste notre priorité tout en faisant connaître aux consommateurs toute la richesse de notre filière et ses produits.

UNE OLÉICULTURE 2.0 !

L’accompagnement de tous les acteurs, pépiniéristes, producteurs,mouliniers,metteurs en marché est dans l’ADN de France Olive et reste notre priorité tout en faisant
connaître aux consommateurs toute la richesse de notre filière et sesproduits.

L’inquiétude soulevée l’année dernière s’est malheureusement traduite, cette année, par une production en forte baisse avec seulement 3 200 tonnes d’huile d’olive. Il faut revenir trois campagnes en arrière pour retrouver un niveau identique. Depuis nous avions connu deux belles années de production mais aussi de commercialisation. L’année dernière, nous pensions que nous n’aurions pas assez de stock pour effectuer la jonction alors que la production était de 5 600 tonnes... Alors que dire cette année... Les conditions climatiques (pic de chaleur pendant la floraison, sécheresse, orage à l’automne, …) sont autant de causes pour expliquer nos difficultés actuelles mais nous ne pouvons pas nous en contenter. La production du verger français reste insuffisante alors que la valorisation de nos huiles d’olive devrait assurer à tous les acteurs de la filière, producteurs et mouliniers, une rentabilité confortable.

Ce n’est pas un hasard si des nouveaux territoires français s’intéressent à l’oléiculture avec des projets de plantation ambitieux. Pas un hasard non plus si des filières oléicoles étrangères viennent à notre rencontre pour comprendre notre modèle. Un modèle fondé sur le maillage du territoire avec nos Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine, 9 AOP/AOC pour l’huile d’olive et 6 pour les olives de table. C’est une réussite que nous avons construite au fil des années et que l’on nous envie !!!Notre point faible : la technicité de nos oléiculteurs. Le dernier recensement agricole de 2020 fait état de 7 500 oléiculteurs professionnels exploitant 17 000 hectares. La surface moyenne, 2,2 hectares par exploitation, et le nombre de techniciens oléicoles ne permet pas de suivre individuellement chaque producteur.

Par contre, la technologie nous offre une formidable opportunité de mettre dans leurs mains un technicien virtuel. C’est toute l’ambition de l’application Oléiculteur.Unvéritable Outil d’Aide à la Décision, OAD pour ceux qui aiment les acronymes, disponible gratuitement, car financé par nos cotisations, pour tous les oléiculteurs. A partir des données saisies (exploitations, parcelles, observations, interventions), des données récupérées (météo et demain des images de drone ou de satellite) et des connaissances de France Olive et de toute la filière, l’application accompagnera l’oléiculteur dans la protection de son verger (œil de paon, teigne, mouche), sa nutrition (amendement et fertilisation), son irrigation et le déclenchement de la récolte en fonction de la maturité des olives. L’aspect communautaire n’est pas oublié avec la possibilitéde mieux connaître son environnement et tout cequi passe sur les vergers autour du sien en préservant l’anonymat de chacun. L’identification des maladies et des ravageurs mais aussi des variétés d’olive et leur compatibilité pour la pollinisation font aussi partie des fonctionnalités prévues. Les techniciens l’utilisent déjà depuis quelques mois et vous pouvez désormais le télécharger gratuitement sur votre smarphone ou l’utiliser depuis votre ordinateur ou tablette à l’adresse suivante : https://oleiculteur. franceolive.fr.

Les développements sont encore en cours et de nouvelles fonctionnalités arrivent régulièrement. Nous sommes à l’écoute des propositions pour l’améliorer et l’enrichir. Plus qu’une évolution dans notre communication avec les oléiculteurs, il s’agit d’une révolution extrêmement structurantepour les équipes de France Olive. Transformer ses connaissances en algorithme ou en équation, prévoir toutes les situations et savoir y apporter une solution nécessitent un travail complexe et pointent nos lacunes mais offrent aussi des opportunités pour les combler. A l’avenir, tout centime dépensé en agronomie devra aboutir à une fonctionnalité pour enrichir notre application et être immédiatement utile aux oléiculteurs. Une véritable boussole pour nos expérimentations, la recherche et les thèses que nous serons amenés à financer. L’agriculture de demain sera hyper technique pour répondre aux défis climatiques, sociétaux et environnementaux. Nous devrons être précis dans notre utilisation de l’eau, dans la nutrition de nos arbres et la protection de nos fruits. La filière oléicole doit prendre ce virage et ne pas se laisser distancer. France Olive doit investir pour assurer notre indépendance et maîtriser notre destin sinon des sociétés privées s’en chargeront.

Nous devons aussi conserver cette longueur d’avance sur la qualité de nos huiles d’olive et olives au fur et à mesure que la science progresse. De nombreuses analyses sont régulièrement réalisées sur chaque étape du process d’extraction ou de préparation depuis la récolte jusqu’à la bouteille ou le bocal. Les matériaux jusqu’au plus petit joint utilisé sont aussi analysés pour établir des listes de matériel conseillé. Notre laboratoire oléicole s’est doté d’un analyseur de chromatographie en phase gazeuse pour analyser les corps gras en interne et être plus réactif. Des évènements récents nous montrent à quel point nous devons disposer de compétences en interne et de moyens pour
prouver que nos productions respectent leurs engagements.
Comprendre les attentes des consommateurs et les éduquer à la diversité des goûts pour accroître la notoriété de nos huiles d’olive et olives demeurent l’axe de notre communication. Cela se traduit par des participations à des Salons grand public, l’organisation de Master Class, l’animation de la Maison des huiles et Olives, la présence
active sur les réseaux sociaux, ...
Enfin, la défense des intérêts de la filière à Paris comme à Bruxelles sur des sujets aussi divers que les lois Egalim, la vente en vrac, les codes des usages, la réglementation environnementale(ICPE), les financements publics de nos actions, la Cotisation Foncière des Entreprise (CFE), le goût maturé sont la partie immergée de l’iceberg, celle qui ne se voit pas mais qui est nécessaire à la pérennité de notre filière.

QUID DE LA CAMPAGNE 2022/2023 ? (FRANCE)
La dernière campagne oléicole a été marquée par des conditions météorologique défavorable qui ont grandement impactée sur la production d’huile d’olive : de fortes chaleurs et une faible humidité de l’air sur la floraison qui ont provoqué des brûlures sur les fleurs et ont empêché la nouaison, des chaleurs et une sécheresse importantes tout au long de l’été entrainant une chute des fruits, des pluies et un climat relativement chaud à l’automne qui ont maintenu très tard des teneurs en eau
extrêmement élevées dans les olives ce qui n’a pas permis aux rendements en huile d’augmenter comme d’habitude en approche de l’hiver.
L’ensemble de ces facteurs ont induit une petite production, estimée aujourd’hui à 3 850 tonnes environ. Cette production est portée par la région Sud avec une estimation à 2 200 tonnes dont 50% dans les Bouches-du-Rhône. La production de la région Occitanie se situerait à 1 100 tonnes dont plus de 50% dans le Gard. La région Rhône-Alpes avec 350 tonnes et la Corse avec 150 tonnes complète ce tableau d’une production très en-deçà des moyennes. Côté olives de table, la production prévisionnelle est très basse avec seulement 900 tonnes dont la moitié produite dans l’Aude (450t). La production prévisionnelle de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur est de 260 tonnes d’olives dont 220 tonnes dans les Bouches-du-Rhône. La région Rhône-Alpes, 1 re productrice d’olives noires prévoit quant à elle environ 250 tonnes d’olives ce qui est 2 fois moins que les 2 années précédentes.

LES CHIFFRES de la filière olive

2,73 millions de tonnes représentent la production d’huile d’olive mondiale sur la campagne 2022/2023. Plus basse qu’en 2017. Elle reste portée par
l’Union européenne qui, avec 1 504 500 tonnes, représente 55% de la production mondiale.
L’Espagne, avec 780 000 tonnes pèse pour 52% dans la production européenne. La Grèce passe à la 2 e place avec 350 000 tonnes devant l’Italie avec 235 000 tonnes.

3 055 000 tonnes d’huile d’olive consommées dans le monde en 2022/2023. Soit plus de 3,3 milliards de litres.